Après avoir épousé Charles VIII en 1491 à Langeais, Anne de Bretagne vécut essentiellement dans des résidences du Val-de-Loire (Amboise, Loches et Tours). C’est au Plessis-lès-Tours qu’elle donna naissance au dauphin Charles-Orland en 1492 et que mourut quatre ans plus tard, Charles, second fils, lui aussi dauphin de France. Elle prit à son service dans la capitale tourangelle les artistes du roi qui lui offrirent ses plus beaux manuscrits, en particulier Jean Bourdichon qui réalisa avant 1508 les Grandes heures d’Anne de Bretagne (BnF). Elle s’adressa également aux renommés sculpteurs tourangeaux, Michel Colombe, Jérôme Pacherot et Guillaume Regnault, pour exécuter le tombeau et les gisants de ces deux enfants, placés dans la collégiale Saint-Martin (aujourd’hui conservés dans la cathédrale).
Fait rare, elle eut droit à deux entrées solennelles dans la ville de Tours. La première en décembre 1491, en tant que duchesse de Bretagne, la seconde, avec Louis XII en décembre 1500, après son remariage avec Louis XII. À chaque fois les festivités organisées par les tourangeaux furent particulièrement fastueuses, avec six théâtres montés sur les principales places et carrefours de la ville où la population présente différents mystères. En 1491, Jean Poyer et Henri Lallement, peintres, en étaient les principaux organisateurs. La duchesse reçut alors une « gallée » semée de fleurs de lys et d’hermine réalisée par Jean Galland. En 1500, les festivités furent encore plus remarquables… et elle reçut une nouvelle Nef de table (la nef de sainte Ursule).
Elle trouva à Tours aussi ses principaux serviteurs. Jacques de Beaune devint son trésorier général des 1491, mais aussi son principal créancier… [Renumar, David Rivaud].
Bibliographie
Rivaud David, Kit pédagogique – Anne de Bretagne, reine de France, à Tours, publié sur le site Renumar.